Made in France : souveraineté, relocalisation et innovation au cœur du modèle agricole de demain

Global Industrie donne la parole à Thierry Blandinières pour une vision stratégique de l'agriculture française

Dans une intervention forte diffusée sur la Grande Scène de Global Industrie 2025, Thierry Blandinières, Directeur Général d’InVivo, partage une vision audacieuse, structurée et engagée de l’agriculture française. À travers un témoignage personnel, il revient sur une décennie de transformation industrielle portée par son groupe coopératif, devenu un acteur mondial de l’agroalimentaire, tout en défendant un modèle fondé sur la souveraineté économique, la transition écologique et la relocalisation industrielle.

L’agriculture est aussi une industrie

Dès les premières minutes, Thierry Blandinières affirme une conviction forte :

L’industrie, c’est aussi l’agriculture.

Ce renversement de perspective donne le ton, sans détour. Car l’agriculture française ne peut plus être considérée comme un secteur à part : elle est productrice, exportatrice, innovante, et profondément connectée aux enjeux industriels. Une vision est au cœur du projet d’InVivo depuis 2014 : transformer une union de services en un groupe agroalimentaire puissant et compétitif à l’échelle mondiale.

En moins de 10 ans, InVivo est passé de 3 à 12 milliards d’euros de chiffre d’affaires, avec l’ambition d’atteindre 20 milliards à l’horizon 2035. Une trajectoire qui repose sur une stratégie assumée d’investissement, de croissance externe et d’intégration verticale.

Souveraineté agricole : une réponse aux tensions géopolitiques

Le propos s’inscrit aussi dans une lecture très lucide des rapports de force internationaux. À travers l’exemple du blé russe, Thierry Blandinières rappelle comment la géopolitique façonne les équilibres agricoles mondiaux. Après les sanctions de 2014, la Russie est devenue en dix ans le premier exportateur mondial de blé, reléguant la France au second plan.

Notre principal client, l’Algérie, a basculé vers le blé russe. Voilà les effets d’une guerre sur nos marchés.

Ce constat pousse à une conclusion claire : la France ne peut plus dépendre d’acteurs extérieurs pour nourrir sa population, ni pour garantir sa place à l’export. C’est là qu’interviennent les notions de souveraineté alimentaire, mais aussi de souveraineté industrielle.

Made in France : de la ferme à la bière, en passant par le malt

Le parcours d’InVivo incarne concrètement cette logique. En rachetant successivement le groupe Soufflet et UMG, InVivo s’est hissé au rang de premier malteur mondial. Une réussite française qui illustre la puissance de filières intégrées et exportatrices.

70 % du whisky écossais est fait avec notre malt. Et une bière sur trois aussi. Grâce à des usines à Inverness (Ecosse). Voilà ce que le B2B français peut accomplir.

Cette chaîne de valeur maîtrisée, de la céréale au produit fini, s’appuie sur le savoir-faire local, les outils industriels français et une stratégie offensive à l’international. Une démonstration que l’agriculture, lorsqu’elle est pensée comme un projet industriel, peut devenir un levier stratégique.

 Engrais verts : une réponse française à une dépendance critique

Le second pilier fort du parcours d’InVivo repose sur l’enjeu des engrais azotés. Aujourd’hui, la France est dépendante à 100 % des importations, notamment russes. Pour y répondre, InVivo porte un projet majeur : une usine d’engrais verts à Amiens, représentant 1,3 milliard d’euros d’investissement.

C’est, à ce jour, le plus grand projet industriel privé français du secteur agricole. L’objectif : produire localement 500 000 tonnes d’engrais décarbonés par an, réduire de moitié l’empreinte carbone des exploitations, et sécuriser durablement les coûts pour les agriculteurs.

Sans engrais, pas d’agriculture. Si on décarbone les engrais, on change l’échelle.

Crédit carbone agricole : une nouvelle source de compétitivité

Enfin, Thierry Blandinières insiste sur un levier encore sous-exploité : la valorisation des crédits carbone issus de l’agriculture régénérative. En travaillant la qualité des sols, les rotations de culture et les légumineuses, les agriculteurs peuvent capter du carbone et ainsi générer une nouvelle forme de revenu.

L’agriculture peut être la solution au réchauffement climatique, pas le problème. 

Le développement d’un écosystème français autour du crédit carbone pourrait devenir une source de compétitivité pour les exploitants, tout en finançant leur transition vers une agriculture plus durable.

Une vision claire portée par Global Industrie

En portant la parole à Thierry Blandinières, Global Industrie confirme son rôle de plateforme d’expression pour les grands projets industriels français. À travers cette vidéo, le salon valorise un modèle économique ancré dans le territoire, orienté vers l’export, et aligné sur les exigences écologiques du 21ème siècle.